BONJOUR L ANGOISSE

Michaud: un petit monsieur timide, bredouillant, maladroit, en costume gris et imperméable noir, une écharpe bleue au cou, presqu'invisible comme souhaiterait tant l'être cet homme qui"... devant des patrons, des galons, des flics " a, comme dit sa fille, " les boules, bonjour l'angoisse !".

A Stopalarm - N' 1 de la sécurité -où il travaille depuis 32 ans, Michaud est " mon vieux c. " pour Lambert, le jovial commercial; c'est le souffre-douleur de Desfontaines, le glacial et chafouin directeur, et il figure en tête de la liste de ceux qu'Aymeric, P.-D.G. stressé et pressé doit licencier.

Et, pour le double de lui-même rencontré dans tous les miroirs, il est le " pauvre Michaud " ridicule à force d'humilité. Seule, chez lui, sa fille, qui se marie samedi, l'appelle parfois " Bison ardent", comme lorsqu'il était scout... Et pourtant, dans ses rêves, il sait se comporter en héros Le sort s'acharne sur Michaud. Qui d'autre pouvait en effet renverser devant une banque le gangster qui vient de la braquer et se faire photographier - de dos, heureusement - en réalisant cet involontaire exploit ?

Et lorsque la photo paraît à la une des journaux, comment ne pas être reconnu ? Mais, par hasard, Michaud a découvert que c'est un employé de Stopalarm - lequel ? - qui a monté le hold-up de la banque pour dérober dans le coffre d'Aymeric un dossier compromettant.

Il en fait part à Desfontaines à qui il avoue aussi être l'homme de la photo. Desfontaines alors se trahit : c'est lui qui a organisé le hold-up et détient le dossier. Michaud comprend qu'il est condamné s'il ne se bat pas, tel un "bison ardent " ! Alors, devant son reflet affolé par tant d'audace, il transforme les bureaux de Stopalarm en piège pour Desfontaines et son complice et les livre, pieds et poings liés, au commissaire Maréchal. La noce de sa fille bat son plein : Aymeric congratule Michaud et le nomme directeur de Stopalarm car il connaît bien les dossiers tous les dossiers !