F COMME FAIRBANKS

Ingénieur chimiste diplômé, sursitaire, démobilisé, le jeune André Fragman peut voir la vie en rose. Il va retrouver son père qui l'adore et l'appelle affectueusement Douglas Fairbanks en l'honneur du comédien-acrobate qui émerveilla son enfance.

Le père d'André est cinéphile, américain d'origine; il est devenu projectionniste dans une petite salle de cinéma. Il existe une complicité chaleureuse entre le père et le fils.

André cherche du travail. Il va trouver son ancien professeur (et ami) Étienne Lambert qui, malheureusement, ne lui offre que des conseils et de très vagues promesses. Parallèlement, André fait la connaissance de Marie, une jeune femme qui, le jour, travaille dans une agence de voyages et, le soir, répète une pièce de théâtre adaptée "d'Alice au pays des merveilles" et mise en scène par Jean-Pierre, un ami d'André.

L'idylle se présente sous les meilleurs auspices, les enfants qui s'aiment batifolent gentiment avec la candeur, la spontanéité et la gourmandise de l'innocence. Mais, bientôt, quelque chose va se détraquer dans cette jolie mécanique. André perd peu à peu sa fantaisie et ses dons de pitre. Il ne supporte plus sa condition de chômeur. Il connaît plusieurs crises de colère et fait une scène à Marie qui ne le comprend plus.

Bien sûr, ce n'est pas drôle pour un universitaire d'être obligé d'accepter des travaux bêtes et transitoires (ouvrier dans un chantier, videur dans une boîte de nuit, etc.). André retourne voir son père. Lui va bien; il va profiter de sa retraite, il va même se marier...

Un soir, il se rend au théâtre où Marie joue Alice, fait un scandale sur scène (déguisé en Zorro, il prétend emmener sa bien-aimée pour un voyage au Venezuela). Dans la panique qui suit, André est blessé et une ambulance l'emmène. Sa raison défaille tout à fait et il s'imagine sur un tapis volant, au-dessus de Paris, en compagnie de Marie voyageant vers de mythiques aventures... Comme Fairbanks.