BAPTEME

1935. François et Rosalie Dauchy, cafetiers d'une bourgade du Pas-de-Calais, veulent marier leur fille Aline à un notaire. Celle-ci refuse et épouse Pierre, venu de Paris pour aider son frère André à vendre sur les marchés. De son père, qui a pris l'habitude de ne plus se manifester, Pierre reçoit pourtant en cadeau une Citroën, à bord de laquelle il emmène Aline en voyage de noces en Corse.

A leur retour, la mère d'Aline est morte. Le père sombre dans l'alcool et l'abandon de soi. Pierre achète à crédit un autobus, avec l'idée d'assurer les transports scolaires. Leur premier enfant, Rémi, meurt à quatre ans dans un incendie. Au cours de la guerre, ils en ont un second, François, puis un troisième, baptisé à l'armistice et prénommé lui aussi Rémi sur insistance de François, persuadé que c'est son frère aîné qui est revenu du ciel. Les rares retrouvailles entre André - qui, lui, n'a que des filles - et Pierre - qui a dû vendre son autobus et devenir charbonnier - tournent vite à la dispute, tout comme les relations de Pierre et Aline - celle-ci étant courtisée par Maurice, le nouvel instituteur.

Les années cinquante soudent néanmoins l'unité du couple, autour des deux enfants qui grandissent, en une période de plus grande facilité économique : sorties au restaurant achat d'une Cadillac, même si Pierre et Aline, qui maintenant vendent des colis de linge au porte à porte dans les corons, ont du mal à se faire payer. En 1962, Pierre vend des couvertures sur les marchés. Il gère mal son affaire, et les soucis le rendent irritable. Malgré les problèmes d'argent il paye les études à Paris de François, dix-huit ans, qui veut devenir avocat d'affaires, et de Rémi, quinze ans, futur comédien. Atteint d'un cancer, il meurt trois mois plus tard.