ROSA LA ROSE FILLE PUBLIQUE

Le nouveau quartier des Halles. Ses rues chaudes, ses prostituées. Les anciennes, comme leurs surnoms -Trente-cinq et Quarante -l'indiquent et dont la clientèle s'amenuise. La nouvelle, la reine du trottoir, vingt ans, radieuse, une rose entre les doigts : Rosa, le bonheur à portée de la main.

Chacun peut trouver auprès d'elle le plaisir qui lui convient tant, grâce à elle, tout apparaît simple, évident, presque innocent. Même Gilbert, le gigolo de Rosa, Paulo, le Mataf et les autres qui vivent de la prostitution, du vol ou du recel, semblent respirer dans ta fraîcheur de cette rose sans épines des parfums d'amitié, de chaleur et de gaité qui feraient presque passer leur vie de marginaux pour normale... Jusqu'au jour où Julien, un ouvrier peintre aussi beau que passionné, fait irruption dans l'univers clos de Rosa.

Les gestes du plaisir n'ont plus de sens avec celui-là, dont Rosa, pour la première fois de sa vie, s'éprend à la folie. Gilbert, informé, lui signifie qu'elle n'est pas libre, qu'elle est à lui. Alors Rosa s'assombrit, semble se faner. Elle craint pour Julien la justice expéditive du "milieu". Mais elle fera la conquête de sa liberté, avec l'aide du petit Laurent. Le gamin la sollicite, en vain, depuis des mois. Cette nuit, Rosa lui donne enfin son premier bonheur d'homme et, en échange, le prie de lui plonger un couteau dans le ventre. Ainsi, elle joue sa vie contre sa liberté, une chance sur deux ! Rosa la Rose meurt au petit matin, dans les bras de Gilbert venu lui faire cadeau de sa liberté. Parce qu'il l'aimait, lui aussi...