MONSIEUR BATIGNOLE

Paris, 15 juillet 1942. Edmond Batignole, charcutier-traiteur sans conscience ni ambition, profite à contrecœur du malheur des voisins juifs que Pierre-Jean a dénoncé. En installant ses futurs beaux-parents dans le magnifique appartement des Bernstein et en les introduisant auprès de l’influent colonel SS Spreich, cet auteur minable et collabo zélé, espère épouser la jolie Micheline, qui ne s’intéresse à lui que pour ses entrées.

Mais le jour où Edmond fête sans conviction sa pendaison de crémaillère, Simon Bernstein, qui a réussi à échapper à la déportation, se présente à sa porte. Une brève hésitation et Edmond cache le jeune garçon dans le grenier. Malgré la curiosité de Marguerite, sa revêche et prétentieuse épouse, et de la méfiance de Pierre-Jean, le petit homme ordinaire et lâche réconforte Simon, inquiet de ne pas voir revenir ses parents. Ne sachant que faire de l’enfant, qui lui fait courir un grave danger, Edmond décide de le faire passer en Suisse comme l’avaient prévu les Bernstein.

Il profite d’une commande destinée au colonel Spreich pour s’introduire dans son bureau et récupérer un Renoir, dissimulé dans une commode des Bernstein que l’Allemand a gardée. Menacé parce que Pierre-Jean l’a découvert avec Simon et deux cousines venues elles aussi se réfugier, Edmond le tue et, après avoir vendu le tableau, part avec les trois enfants. Malgré la peur, les filles n’ayant pas de faux papiers, et grâce à un quiproquo qui contraint Edmond à se faire passer pour le médecin du père de Simon, ils atteignent un village voisin de la frontière suisse. Ils passent la nuit chez Irène, fermière qui vit seule avec son fils Martin depuis que son mari a été fait prisonnier.

Elle lui trouve un passeur. Suite à une violente dispute avec Edmond, Simon se confie à Martin, qui, furieux que sa mère ait une aventure avec cet homme, décide de fuguer pour trouver des résistants et se venger. Edmond tire Simon des griffes d’un lieutenant de gendarmerie bien décidé à le livrer aux Allemands. Après un au revoir à Irène et Martin, ils gagnent la Suisse grâce au curé du village. Au moment des adieux, Edmond ne peut quitter Simon, Sarah et Guila. Il les suit en Suisse, où ils resteront jusqu’à la fin de la guerre. Les enfants n’y retrouveront jamais leurs parents.