LA SOIF DE L OR

Urbain Donnadieu a réalisé de fort profitables affaires grâce à la vente de maisons préfabriquées et surtout à une prompte aptitude pour la fraude fiscale. Au point que, poursuivi par une polyvalente zélée, Fleurette, il a dû l’épouser. En échange de son silence, elle avait exigé la cession de toutes les parts de la société d’Urbain. Pendant trois ans, patiemment, celui-ci a récupéré son bien par un jeu de puces électroniques, et le voici détenteur de mille lingots d’or, à faire vite passer en Suisse sitôt venu le terme de la prescription fiscale. Le banquier suisse Muller, contacté à Paris, manifeste les meilleures dispositions pour accueillir pareille fortune, sur laquelle il prélèvera seulement trois pour cent pour les frais d’acheminement.

Trois pour cent c’est énorme, c’est trop pour un adepte forcené de l’avarice comme Urbain, qui décide d’assurer lui-même le transport de ses lingots : ils seront cachés dans les briques du mur de la maison témoin qu’il doit livrer à La Chaux-de-Fonds en compagnie de sa grand-mère Zézette, qui l’a élevé à la mort de ses parents. Mais Fleurette, décidée à contrecarrer ce projet, vole le semi-remorque et la maison entre Besançon et Pontarlier avec l’aide de Jacques, son amant, homme à tout faire d’Urbain. Téléphonant à son représentant en Suisse, elle lui demande de venir treuiller la maison avec un hélicoptère jusqu’à sa destination finale. Ainsi Mémé Zézette se trouve-t-elle emportée dans les airs, appelant au secours son petit-fils qui vient de faire une embardée avec le semi-remorque entre-temps récupéré : il a voulu éviter sur la route le chien de Laurence Auger, fille d’un ancien flirt à lui et épouse d’un commissaire-priseur aussi snob que pingre.

Au village de maisons préfabriquées, Mémé Zézette, dont la présence est ignorée, fait en sorte que Fleurette et Jacques ne retrouvent plus la maison témoin. La nuit venue, ces deux derniers détruisent tout au bulldozer. En vain. Urbain et Laurence arrivent avec Muller et embarquent les lingots dans la voiture de ce dernier. Lequel, quelques kilomètres plus loin, attend qu’ils sortent prendre l’air et leur déclare qu’il n’est ni banquier ni suisse. Mais, comme il y a une justice, il n’ira pas bien loin. Urbain et Zézette, depuis, draguent sans relâche un lac suisse à la recherche de leurs lingots, espérant par la même occasion mettre la main sur un colossal trésor nazi.