La nuit va tomber lorsqu’un quadrimoteur atterrit sur la piste d’un aéroport de campagne. L’avion s’immobilise… En descend un seul passager : Joe, le dernier survivant d’une famille juive, la famille Falsh. C’est avec elle qu’il a rendez-vous cette nuit, quarante ans après son départ de Berlin Pour New-York en 1938.

 Dans la salle des arrivées de l’aéroport, tout le monde est là. Le père, la mère, la petite sœur, Ben, le musicien, le frère aîné et son épouse, la tante, tous les morts dans les camps de concentration. Les deux frères jumeaux partis avec lui en 1938. L’oncle Ruben et sa femme revenus mourir à Berlin pendant les années de la reconstruction, après un bref séjour en Palestine. Est aussi au rendez-vous Lilli, la jeune Allemande, fille d’un fonctionnaire nazi, l’amour de jeunesse de Joe, morte sous les bombardements de Berlin.

 Une nuit de retrouvailles, de fête par-delà la vie et la mort. Une rencontre qui prendra vite la forme d’un psycho-drame familial où treize personnages vont s’affronter à propos de leurs rapports à l’Allemagne (pourquoi être restés à Berlin ?), de leur vie d’exil (quelle vie après Auschwitz ?), de la présence de Lilli parmi les Falsch, des cris devant la mort dans les camps incompréhensibles pour les exilés, du Berlin d’aujourd’hui où personne ne se souvient des Falsch… même pas Joe qui aurait voulu tout oublier, ne plus jamais les revoir.

 Face à face impitoyable, où les accusations et les reproches se mêlent à la tendresse et à l’amour, où personne n’a raison ni tort, où chaque personnage est un cas de conscience, où tous sont traversés par la même souffrance.