Drame de 1949

Réalisation et scénario de Pierre BILLON

D'après l'œuvre de Germaine BEAUMONT

Dialogues de Jacques NATANSON

Directeur de la photographie Nicolas TOPORKOFF

Musique de Marcel LANDOWSKI

avec

Sortie le 02 août 1950

 Riche propriétaire terrien, Charles de Chaligny a laissé à sa mort une exploitation à l'abandon. Sa veuve, à moitié folle, se terre avec sa fille Alix et son gendre Carlo, un alcoolique, dans un manoir de province délabré. Quant au fils cadet, Francis, il fait de la peinture à Paris, avec l'ambition de devenir portraitiste en vogue : mais l'argent lui fait cruellement défaut. Aussi a-t-il décidé d'envoyer sa jeune femme, Agnès, aux Laumes, avec mission de mendier à sa mère quelques subsides.

 C'est la première fois qu'Agnès, personne fragile et impressionnable, rencontrera sa belle-famille : un voyage pénible la conduit, par une pluvieuse soirée d'automne, dans ce trou perdu où elle ne connaît personne. Le premier contact est brutal : elle a affaire à Carlo, sous l'emprise de la boisson, qui la houspille sans ménagement, au point qu'elle s'écroule, en proie à un malaise. Le butor en profite pour lui subtiliser une bague d'améthyste.

 Sa belle-sœur va prendre soin d'elle, mais la pauvre fille n'est pas au bout de ses peines : Mme de Chaligny - qui se prend pour Mme Lafarge, l'empoisonneuse - bat la campagne, Alix n'a qu'une hâte, la voir regagner Paris au plus vite, et Carlo lui prodigue tardivement des attentions suspectes... Seule, une vieille servante, la Jussaude, quoique portée elle aussi sur la bouteille, lui témoigne une compassion sincère.

 Agnès finit pourtant par s'attacher à Carlo. Il lui rend son bijou et l'appelle " Ma douce Agnès... Agnès des anges... Agnès de rien ". Elle va le retrouver dans sa cabane forestière, non loin du mont des Druides, où furent perpétrés autrefois des sacrifices sanglants. Un moment, elle songe à divorcer et à refaire sa vie avec lui. Mais la malédiction qui pèse sur les Chaligny sera la plus forte.

 Au comble de la dépression, Carlo, dans le bureau de l'usine familiale désaffectée, se tire une balle dans la tête. " Agnès de rien " n'a plus qu'à repartir tristement dans la nuit, comme elle était venue...