LES MOTS POUR LE DIRE

Dans le métro parisien, une jeune femme se trouve mal. Du sang coule le long de ses jambes. Le spectacle est gênant pour les autres, mais Marie, elle, a l'habitude. Elle est mariée (avec François, qui enseigne aux États-Unis), a deux enfants, mais n'a jamais réussi à se débarrasser de ces malaises qui font d'elle une véritable handicapée.

Marie va voir un psychanalyste. C'est un ultime recours. Marie commence à raconter son histoire, à dire les mots qui la soulagent. Marie est née et a passé son enfance en Algérie dans une famille de riches colons. Sa mère - Éliane - est une femme sévère qui la terrorise littéralement, même si c'est sa façon à elle d'aimer. Et Marie a à peine connu son père, car ses parents ont divorcé très tôt.

Un jour, alors qu'elle a une dizaine d'années, Marie apprend de la bouche même de sa mère qu'elle a été conçue en plein divorce et que sa mère ne voulait pas d'elle. D'où les troubles physiques de Marie, que même son oncle et médecin - le professeur Talbiac - ne comprendra jamais.

Mais, à la fin de la guerre d'Algérie, la famille doit quitter la terre natale et se rendre en France. Pour la mère de Marie, c'est le début d'un déclin psychologique... En se racontant au psychanalyste, Marie remonte peu à peu la pente. Elle reprend un emploi, parvient à refaire l'amour avec des hommes. Et surtout, elle fait enfin face à sa mère. Celle-ci mourra au moment même où sa fille s'en sort...