ŒIL POUR ŒIL
Drame de 1956
Réalisation et scénario de André CAYATTE Co-scénariste Vahé KATCHA d’après son roman Dialogues de Pierre BOST Directeur de la photographie Christian MATRAS Musique de LOUIGUY Montage de Paul Cayatte
avec Curd JURGENS Folco LULLI Lea PADOVANI Marlène CHICHEPORTICHE
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Sortie le 13 septembre 1957
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Résumé
Dans un hôpital libanais, le docteur Walter vient de passer au bloc opératoire des heures exténuantes. Ce soir-là, une guimbarde s’arrête devant chez lui. Un homme en descend : sa femme souffre du ventre. Walter, épuisé, refuse de l’examiner et renvoie les importuns vers l’hôpital. Le lendemain, son collègue Matik lui annonce qu’il n’a pu sauver cette femme, qui souffrait d’une grossesse extra-utérine. Auprès du corps, Walter est troublé et son malaise, jour après jour, va s’accentuer, car le mari de la morte, un certain Bortak, ne cesse de se rappeler à son mauvais souvenir. C’est ainsi que sa vieille voiture stationne indûment dans la cour de l’hôpital et qu’il impose sa présence muette et accusatrice partout – bar, boîte de nuit – où le docteur tente de noyer dans l’alcool le remords qui le hante. Et toujours l’homme se dérobe, insaisissable, lorsque Walter tente de l’approcher pour se justifier. Une nuit, renseigné par Lola, une entraîneuse, le docteur pourchasse la voiture de Bortak. Il intercepte en rase campagne le véhicule, qui tombe en panne, et propose à Bortak, accompagné de sa fille, de le conduire à destination. Là, Walter passera la nuit chez les parents de la défunte. Au matin, alors que Bortak est déjà parti, le docteur consent à visiter un malade dans un village du désert. Au chevet du patient, un guérisseur lui interdit d’intervenir. Walter découvre sa voiture dépouillée de ses roues. Il trouve refuge dans un estaminet dont le propriétaire lui explique, en arabe, qu’un car va bientôt arriver. Le temps passe, mettant à rude épreuve la patience du docteur. Et soudain, Bortak réapparaît. Il écoute le plaidoyer de Walter – « Votre femme était perdue, il était trop tard » – puis lui apprend que le car ne sera là que dans quatre jours. « Je vais aller à pied », décide Walter, à bout de nerfs. Sous le soleil brûlant, il croise périodiquement le chemin d’un Bortak frais et dispos, qui semble jouer avec lui comme un chat avec une souris. Perdu, il se résigne à suivre son compagnon, qui ne cesse de le tromper sur la proximité d’un point d’eau ou d’une ville. « Vous voulez que je crève ! » réalise enfin Walter ; son tortionnaire lui rétorque : « Moi aussi j’ai voulu crever à cause de vous ». Walter n’en peut plus : il taillade le poignet de Bortak à coups de rasoir, espérant l’obliger ainsi à rejoindre Damas au plus vite pour s’y faire soigner. Et, en effet, le blessé hâte le pas avant de s’effondrer, exsangue. « Allez chercher du secours » gémit-il, indiquant le chemin au docteur : « Tout droit ». Et celui-ci repart, titubant, tandis que Bortak éclate d’un rire homérique : il sait qu’il n’y a rien que du sable à des centaines de kilomètres à la ronde…
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