Anne y est standardiste dan une compagnie d'assurance, Pierre employé de bureau. Ils se plaisent, sortent ensemble. Elle a déjà connu la dure expérience de l'avortement clandestin et lorsqu'elle se trouve enceinte de Pierre, amoureux gentil mais maladroit, elle pense aussitôt interrompre cette nouvelle grossesse.

 Le jeune couple, désargenté, ne peut faire face aux frais d'un avortement sous contrôle médical. Pierre propose alors à Anne de garder l'enfant et de l'épouser.

 Au mariage, deux collègues, Claude et Marie-France, leur serviront de témoins. Quant aux parents, ils brillent par leur absence. Ceux d'Anne, sa nièce et son beau-père, les accueilleront quelque temps plus tard, avec indifférence, plus intéressés par leur télévision que par l'avenir des jeunes mariés. Quant au père de Pierre, paysan fruste et solitaire, il ne peut leur offrir qu'une lointaine affection et un peu d'argent pour le trousseau du bébé.

 Ce bébé, Anne l'attend de pied ferme. Elle s'initie à l'accouchement sans douleur, aménage avec plus d'amour que de moyens le cadre de vie de son enfant. Parfois, elle sent Pierre s'éloigner d'elle : il a envie de sortir, de rencontrer ses amis; des disputes éclatent. Leur univers quotidien est froid : c'est celui des hôpitaux, de l'administration, de ce parcours obligatoire et difficile que la société impose aux couples modestes.

 Leur histoire d'amour n'est sans doute pas celle qu'ils avaient rêvée. Mais la naissance de leur fils sera peut-être le vrai commencement de cette histoire.